FIAT UNO Turbo i.e
(1985 - 1993)


CARACTERISTIQUES TECHNIQUES FIAT UNO Turbo
i.e
MOTEUR
Type: 4 cylindres en ligne
Position: transversal AV
Alimentation: Injection électronique Bosch LE Jetronic + turbocompresseur
IHI (0,7 bar) / Bosch L 3.1 Jetronic + Garett T2 (0,8 bar)
Cylindrée (cm3): 1301 / 1372
Alésage x course (mm): 80.5 x 63.9 / 80.5 x 67
Puissance maxi (ch à tr/mn): 105 à 5750 / 118 à 6200
Puissance spécifique (ch/L): 80,7 / 86
Couple maxi (Nm à tr/mn): 147 à 3200 / 164 à 3 500
Couple spécifique (Nm/L): 113 / 120,12
TRANSMISSION
AV
Boîte de vitesses (rapports): 5 manuelle
POIDS
Données constructeur (kg): 845 / 925
Rapport poids/puissance (kg/ch): 5,71
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm): Disques (240/227)
Pneus Av-Ar: 175/60 HR 13
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h): 200 / 204
400 m DA: ND
1 000 m DA: 29"8 / 29"
0 à 100 km/h: 8"3 / 7"7
0 à 200 km/h: ND
CONSOMMATION
Moyenne (L/100 Km): 8,9
LA GTI
LATINE
En pleine période d'euphorie "GTI", on distinguait deux clans bien
distincts. Les atmos et les turbos. La Uno Turbo aurait pu faire figure de
chef dans le clan Turbo, si elle n'avait pas souffert de quelques petits
défauts qui ont aujourd'hui moins d'importance, depuis que la Uno a entâmé
le repos mérité du guerrier...
Texte: Sébastien
DUPUIS
On se souvient vaguement d'elle, déjà, comme d'une petite teigne mal finie
et dont le train avant n'était de toute évidence pas à la hauteur de son
joyeux moteur turbo. Ce serait lui faire peu d'honneur que de n'en retenir
que ça. C'est pourquoi nous vous proposons de reprendre, dans un premier
temps virtuellement, le volant de la petite Fiat Uno Turbo i.e. Fermez les
yeux, nous sommes dans le milieu des années 80, Dire Straits innonde le "Top
50" de son "Money for nothing" et Mickael Jackson de "We are the World".
Pendant ce temps là, quelque part en Europe, la guerre des petites sportives
n'a jamais été aussi virulente qu'en cette période bénite où le super coûte
peu cher et les radars, encore bien rares sur le bord des routes, ne
menacent pas le permis de conduire...
DESIGN
Dessinée par Giorgio Giugiaro pour remplacer la Fiat 127, la Uno démarra sa
carrière en Janvier 1983 et fût immédiatement élue "voiture de l'année" par
le jury de journalistes européens. D'après les annonces de l'époque, pas
moins de 700 millions de dollards avaient été dépensés pour le design et le
développement de la petite Fiat. 6 millions de km furent parcourus pour les
tests, usant 360 prototypes ! La production de la Fiat Uno débuta à l'usine
de Mirafiori et Rivalta, au rythme de 450000 unités par an. L'automatisation
de la chaîne de montage comprenait 200 robots soudeurs et 20 robots rien que
pour la peinture. Pour limiter la corrosion, le grand mal des Fiat, de
nombreux efforts furent réalisés dont un traitement particulier de la
carrosserie. La Fiat UNO Turbo i.e. apparait en avril 1985. C'est alors la
"méchante" sportive qui manquait à la gamme. Elle le revendique clairement
par une tenue de sport typiquement années 80. Jantes alliages, boucliers,
jupes et élargisseurs d'ailes en plastique noir, phares longue portée,
sortie d'échappement chromée et bien sûr d'imposantes peintures de guerre
sur ses flancs avec son nom de guerre tatoué en gros : Uno Turbo i.e.
L'habitacle est lui aussi représentatif de son époque, avec des plastiques
durs et des assemblages approximatifs. Le point d'honneur était alors de
proposer des petites sportives performantes et abordables, ce qui imposa
quelques concessions au luxe, chose inimaginable aujourd'hui. Toutefois, la
Uno est plutôt spacieuse et lumineuse, c'est une voiture accueillante et
chaleureuse, latine à n'en point douter. La Fiat Uno Turbo est également
généreuse en équipement. En revanche question position de conduite, on peut
rêver mieux. Le restylage de septembre 1989 marque le point de départ de la
"série 2". Il comprend principalement une calandre redessinée et un nouveau
hayon (qui n'est plus en résine mais en tôle), l'ensemble permettant
d'améliorer un peu le Cx qui descend de 0,33 à 0,30. Les proportions de la
petite Fiat augmentent légèrement. Le look est également moins tape à
l'oeil, les larges stripping latéraux devenant de simples bandes rouges,
façon 205 GTI. Souci du détail (marketing) les nouvelles jantes à quatres
branches sont frappées du sceau Abarth, qui n'a pourtant rien à voir dans
cette histoire... La série 2 va aussi permettre de revoir la planche de bord
de la Uno Turbo qui gagne un petit volant Momo à 3 branches garni de cuir
ainsi que des sièges avant au meilleur maintien. L'instrumentation est
complète, on y trouve pression et température d'huile comme dans la 205.
L'équipement comprend de série tout ce qui est sur la liste des options des
françaises, à savoir verrouillage centralisé par télécommande, vitres
électriques, chauffage à régulation automatique, phares réglables de
l'intérieur avec lave-phares, des longues portées et même un rétro droit.
Bref, l'italienne se montre séduisante pour les jeunes amateurs de petites
sportives, d'autant plus que son prix de vente (environ 70 000 FF en 1985)
est hyper compétitif !
MOTEUR
Initialement, la Fiat Uno Uno Turbo i.e. (pour Iniezione Elettronica) aurait
été conçue avec un 4 cylindres de 1299 cm3, développant 105 ch, et devait
concurrencer directement la Peugeot 205 GTI 1.6 105, la nouvelle star de son
segment. Finalement, pour le lancement en juin 85, la cylindrée est de
1301cc pour 105 ch à 5750 tr/mn. Ce moteur moderne, bloc en fonte et culasse
en aluminium, est doté d'un arbre à came en tête, d'un allumage électronique
intégral Microplex, d'une injection électronique Bosch LE Jetronic et d'un
turbocompresseur avec intercooler air/air, radiateur d'huile, ventilateur
bi-vitesse et refroidissement par huile de la culasse. On note aussi le
montage d'une waste-gate pour réguler la pression du turbocompresseur et
limiter le temps de réponse. Le brillant moteur italien relègue l'antique
Cleon culbuté à carbu de la Renault Super 5 GT Turbo au rang de vieillerie.
Les publicités de l'époque s'enorgueillissent d'ailleurs de cette
technologie "issue de la compétition F1". En 1987, la Uno est disponible
avec un catalyseur sur certains marchés, le 1301cc étant conservé jusqu'en
1989 avant d'être remplacé par le nouveau moteur de 1372 cm3 turbocompressé.
Dérivé de sa version atmosphérique (Uno 70ie de 72 ch) il fait un bond de
puissance grâce au turbo Garett T2 soufflant à 0,8 bar (qui remplace le IHI
à 0,7 bar) pour atteindre 118 ch à 6000 tr/mn ! Le couple est désormais de
16,8 Mkg à 3500 tr/mn contre 147 Nm à 3200 tr/mn. Tout y gagne, la souplesse
et les performances. Le moteur italien est clairement devant son rival
français en matière d'agrément. La boîte manuelle à 5 rapports par commande
à câble se montre moins ferme que sur la série 1 (mais ce n'est pas encore
ça) et un peu mieux étagée sur la série deux, les premiers rapports
exagérément courts ayant été revus. La Fiat Uno Turbo s'offre des
performances canon dans sa classe; 204 km/h (contre 200), 0 à 100 en 7"7
(contre 8"3) et 1000 m DA en 29" (contre 30") malgré un poids qui a évolué,
en mal, de 845 à 925 Kg à vide. Les reprises de l'italienne sont également
diaboliques, meilleures même que celles de la Renault et la sonorité enjouée
de son petit moteur incite à l'attaque. Il se montre aussi plus sobre et
d'un niveau sonore pas trop fatiguant.
CHASSIS
Qu'on se le dise, la Fiat Uno Turbo aurait été bien mieux servie par un
châssis à la hauteur de son moteur. Le principal point noir de la motricité
étant dû aux piètres pneumatiques de 175/60 montés sur des roulettes de 13"
! Par ailleurs, la barre antiroulis ne sera montée que sur la série 2 et
l'arrière se montrera plus mobile également, bien qu'on soit loin en la
matière du plaisir procuré par le châssis de la 205 GTI ou même de la R5 GT
Turbo. Jamais dangereuse, la Uno a une fâcheuse tendance à tirer tout droit,
il faut donc constamment gérer le couple du turbo et la faible adhérence des
pneus. Mais quoi qu'on y fasse, le train avant se montre peu coopératif. De
même, la direction agréable en ville car assez légère, se montre peu
rassurante à vive allure. Irréprochable au niveau freinage, la Fiat s'offre
les services de freins à disques ventilés à l'avant et de disques pleins à
l'arrière, de respectivement 240 et 227 mm de diamètre. A partir de 1988, la
Fiat Uno Turbo i.e. étrenne un ABS baptisé "Antiskid", signé AP. La
suspension est assez rudimentaire en matière de confort, c'est
caractéristique de cette époque. Elle est en plus mal aidée par un
amortissement qui tente de préserver un compromis au confort et qui maîtrise
mal les mouvements de caisse. Les vraies GTI de l'époque n'étaient pourtant
pas des bourgeoises, mais avant tout des sportives assez viriles dans leur
conduite. Ce qui aujourd'hui semble devoir ne plus être incompatible était
une évidence il y a 20 ans de cela et a coûté à la Fiat la première marche
du podium.
ACHETER UNE FIAT UNO Turbo i.e
Les Fiat Uno sont des voitures d'occasion pas chères, boudées par le public,
et la Turbo i.e. produite de 85 à 93 n'échappe pas à la règle. La Punto
ayant considérablement augmenté le niveau de qualité globale, les acheteurs
se sont rapidement portés vers cette remplaçante et la mauvaise réputation
de la Uno la suit encore aujourd'hui. C'est donc un moyen très abordable de
s'offrir une sympathique bombinette, d'autant plus que ses principaux
défauts peuvent être en partie atténués. Il suffirait par exemple de lui
monter des jantes plus larges et de revoir le couple ressorts/amortisseurs,
ce qui malheureusement a fait sombrer bon nombre d'exemplaires dans un
Modification de Piches approximatif. Sans parler des bidouilles moteur qui
entraînent souvent une fiabilité aléatoire. On peut à l'inverse considérer
la Fiat Uno Turbo i.e. comme une évidente future voiture de collection, à
l'image d'une Autobianchi Abarth A112, et composer avec ses défauts pour
retrouver tout le "charme" d'une époque à travers une sportive qui vient de
souffler ses 20 bougies. La difficulté étant dans ce cas, d'en trouver une
en suffisamment bon état pour ne pas investir des fortunes que ne
justifierait pas sa côte sur le marché de l'occasion, se situant autour de
1000 euros... Même pour un modèle 100% d'origine et correctement entretenu !
En comparaison, la cote des 205 GTI 1.6, la star de notre marché national,
est aujourd'hui d'environ 3000 euros. Car c'est toute la difficulté de cette
période ingrate que constitue la transition entre le monde de l'occasion et
celui de la collection, surtout quand on s'appelle Fiat. Avant achat, il
faut savoir que les Uno série 1 sont sensibles à la rouille, au niveau des
passages de roues, des baguettes de vitres et de l'entourage du pare-brise.
Les choses ont été sensiblement améliorées sur la Uno série 2. Notons aussi
le vernis des jantes, aussi fragile que celui des peintures. Niveau moteur,
pas de mauvaise surprise, le petit 1300 Turbo i.e. se montre finalement
assez dur au mal dans sa configuration d'origine. On n'en dira pas tant de
la boîte de vitesses et de l'embrayage, tous deux vieillissant
prématurément, tout comme l'échappement. Et puis que dire de l'habitacle,
rien ne peut cacher son âge et sa fabrication légère : électricité,
plastiques, tissus, assemblages, l'ensemble est d'une bien médiocre qualité.
Enfin, dans un but de collection, l'amateur pourra éventuellement se mettre
en quête d'une des rares séries limitées comme la Turbo ie "Formula" de 1987
ou la "Racing" de Juillet 1991. Mais dans tous les cas, il faudra être plus
patient que riche pour dénicher la perle rare.
:: CONCLUSION
Un peu oubliée, la Fiat Uno Turbo i.e. prépare doucement son entrée dans le
petit monde de la collection. Dotée d'un excellent moteur, elle compense par
ce caractère mécanique, ses défauts évidents de conception et de
fabrication. A moindre coût, on peut toutefois s'offrir une bombinette de la
belle époque, encore capable de procurer de bonnes sensations. A ce prix là,
c'est cadeau...
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"Les dirigeants de Fiat aussi pourraient dire que la Uno Turbo n'est pas une
sportive. Certes, sa robe est discrète au possible; sa présentation
intérieure, sa finition et son confort sont en progrès sensible; tandis que
son moteur est un modèle du genre. Mais sa cavalerie sait aussi se montrer
rageuse et lui donner pour un prix très attrayant, des performances de
véritable GTI. Et puis, ne serait-ce qu'à la vue de son superbe volant cuir
Momo à trois branches, on ne les croirait pas. Toutefois, ses qualités ne
lui permettent pas de se hisser au niveau de la 5 GT Turbo, plus chère mais
au tempérament plus affirmé, grâce à sa meilleure position de conduite et
son excellent comportement. Des vrais pneus et une boîte bien étagée, ce
n'est pourtant pas la mer à boire... "
L'ACTION AUTOMOBILE - N°338 - MATCH DES PETITES SPORTIVES.
http://www.automobile-sportive.com/guide/fiat/unoturboie.php

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